Paysage religieux antique en Île-de-France

Programme "Paysage religieux antique en Île-de-France"

Lieux de culte du second âge du Fer jusqu’à l’Antiquité tardive de la région Île de France

Résumé du projet scientifique

Le projet souhaite dresser un nouveau paysage religieux en Gaule romaine dans une zone géographique riche de données anciennes et de fouilles récentes, sans toutefois en posséder une synthèse. Selon une approche diachronique, ce programme s’inscrit au cœur des problématiques contemporaines en archéologie des religions comme en témoignent de nombreux projets d'inventaire des lieux de culte (Golosetti 2020). Les problématiques développées dans cette archéologie spatiale des sanctuaires concerneront alors principalement le marquage du territoire, la visibilité sur et depuis les lieux de culte, les relations aux itinéraires et aux occupations antérieures et la mémoire des lieux.

Le projet d’atlas

La première étape de ce programme collectif consiste en un atlas des lieux de culte  (à l’exclusion des sanctuaires domestiques - laraires ou petits aménagements cultuels dans des caves) de la région Île-de-France du second âge du Fer jusqu’à l’Antiquité tardive, soit de la Gaule indépendante jusqu’à la Gaule chrétienne. Précédé d’une longue introduction d’« Analyse réflexive des programmes sur les paysages religieux dans les Gaules » (R. Golosetti), l’ouvrage bénéficiera de notices, rédigées par un premier postdoctorant, S. Bossard, dans le cadre d’un financement EMERGENCE SU, puis en 2024-2025 par un ingénieur de recherche, Vincent Apruzzese, financé par l’Institut des Sciences de l’Antiquité ainsi que par la trentaine de membres du programme qui rassemble 11 institutions différentes (Sorbonne Université ; CY Université ; CNRS ; Ministère de la Culture (SRA et MAN) ; Inrap ; etc.).

A partir d’un recollement identifiant 131 sanctuaires antiques signalés dans la littérature, le corpus du programme a retenu un total de 53 sites. Les notices standardisées se veulent être sous une forme largement rédigée pour permettre une publication sous la forme d’un atlas (en papier et en ligne). Les figures se veulent également harmonisées (plans et cartes) par une charte graphique. En juin 2023, 42 notices ont ainsi déjà rédigées. Les autres sont en cours et doivent être finalisées avec l’aide de l’ingénieur de recherche recruté via un financement de l’Institut des Sciences de l’Antiquité. 

La publication de cet atlas n’est qu’une première étape à un projet plus vaste d’analyse des sanctuaires antiques d’Île-de-France autour d’approches macro-spatiales avec une étude de l’environnement naturel et des dynamiques de l’occupation du sol autour des sanctuaires, mais aussi d’études de l’agencement interne des sanctuaires, de la définition d’un lieu de culte à l’âge du Fer, de l’analyse du mobilier céramique en contexte de sanctuaire ou encore sur la disparition des sanctuaires romains que l'on place au IVe s. ap. J.-C., en relation étroite avec la christianisation des sociétés. Cet atlas sera donc l’occasion de mener de nouvelles études « trans-sites », des synthèses thématiques avec l’appui du S.I.G. envisagé. Pour se faire, l’ingénieur de recherche financé par l’ISA devra achever le recollement de la documentation en cours pour l’étude de l’occupation du sol dans un rayon de 5 km autour des 53 sanctuaires.

Ce programme s’intégrant dans nombre d’autres projets réalisés ou en cours d’inventaire des lieux de culte en Gaule offre un nouvel état des lieux régional jugé nécessaire au niveau des instances nationales de l’archéologie (CNRA 2016, 85) et vise donc à faire œuvre utile tout en permettant de poursuivre à l’avenir l’objectif d’une recherche sur les processus d’implantation des lieux de culte dans le paysage naturel et humain à l’Antiquité, par un approfondissement de l’analyse de l’occupation du sol, en développant des problématiques de terrain autour de certains sanctuaires (prospections pédestres, Lidar, géophysiques) et en employant le S.I.G. afin de croiser les dynamiques spatio-temporelles des lieux de culte avec celles des autres formes d’occupation du sol. Il s’agira aussi de travailler à une échelle micro-spatiale, celle du lieu de culte, pour comprendre leur organisation interne, la conception d’un espace cultuel et polythéiste et la forme des pratiques rituelles (notamment autour de la céramique). 

Les objectifs sont tout d’abord la publication d’un atlas des sanctuaires antiques de la région Île-de-France et sa mise en ligne (https://www.chronocarto.eu/spip.php?article132). Mais le programme développe également une base de données et un système d’information géographique (SIG) dont les structures (tables, champs…) sont aujourd’hui en place. L’ingénieur de recherche financé par l’ISA participera ainsi au renseignement de la base de données relationnelles à partir des notices de l’atlas et prendra part à l’analyse spatiale en produisant des cartes d’analyse à travers le SIG.

Porteur

Raphaël Golosetti

Maître de Conférences en archéologie des Gaules romaines.

Sorbonne Université - Institut d'Art et d'Archéologie
3, rue Michelet 75006 Paris

Carte des vestiges de l’agglomération secondaire antique de Châteaubleau (77)

Avec ces trois sanctuaires vers le début du IIIe s. (Réal. S. Bossard, d’après Pilon 2016, p. 20, fig. 4 et dir. 2022, vol. 2, B5, sur fond IGN).